Jeudi 31 juillet, nous quittons la pension de Carita avec un petit véhicule vers le port où doit nous attendre notre bateau pour le Krakatau.
Nous arrivons sur une place digne des westerns. De nombreux papiers sont balayés par le vent. Ici, il n'y a pas de commerces, pas de marchands de souvenirs. Quelques bateaux attendent ici ou là.

Narto, notre guide semble un peu sous le choc, ce n'est pas le bateau prévu qui nous semble réservé.
Le décor commence à se clarifier: des déchets envahissent la plage, un sentiment d'abandon envahit ce bout d'Indonésie.
Les provisions sont entassées sur le quai. Les membres de l'équipage commence le portage vers le petit bateau. Notre tour arrive et nous hésitons un peu car il faut se frayer un passage sur les détritus.
Arrivé sur l'embarcation, je glisse sur le bois mouillé mais je me rattrape à temps.
Nous montons enfin sur ce navire bricolé avec un moteur de camion;
Peu à peu, le bateau s'éloigne vers l'ouest et Java disparait.On ressent à ce moment un sentiment de plénitude et d'aventure. L'Europe est oubliée. C'est les vacances!
Je me mets vers la proue du navire. Je ressens le besoin de me plonger dans mon livre. Je me dirige vers la cabine, mais en m'accrochant au bateau j'empoigne sa cheminée. La brûlure me rappelle l'état délabré de notre bateau. Je touche le feu des mains. Bientôt j'espère que mon regard frôlera le feu du volcan.

Nous arrivons enfin en vue du Krakatau. Au début, on aperçoit un pic qui n'est autre que l'ancienne bordure de lîle du Krkatau avant son éruption de 1883.
Nous apercevons le cône du Krakatau et ses explosions. C'est magnifique!

Le Krakatau se situe dans le détroit de la Sonde. C'est un groupe d'îles résultant de l'explosion du volcan en 1883.
Avant la catastrophe de 1883, l'île se composait de plusieurs cônes volcaniques.
Le volcan se réveilla le 20 mai 1883 et manifesta son activité durant trois mois, atteignant son paroxysme le 26 août. Tout l'édifice s'effondra le 27, creusa une caldeira où la mer s'engouffra et déclencha un tsumani qui provoqua la mort de plus de 36000 personnes. On entendit le bruit de l'explosuion à des milliers de kilomètres. Les cendres firent trois fois le tour de la Terre et engendrèrent la baisse de la température. Une véritable banquise de ponces obstrua le détroit de la Sonde.
L'accalmie dura 44 ans, après quoi un nouveau volcan apparut en 1927: l'Anak Krakatau (le fils du Krakatau).
L'Anak Krakatau produit de fréquentes explosions stromboliennes et émet régulièrement des coulées de lave.
L'éruption du Krakatau en 1883 ne donna que des projections de ponces, de cendres et de blocs,caracttéristique d'une éruption à cheminée bouchée, liée à un magma visqueux.


Aujourd'hui l'Anak Krakatau est au centre d'une caldera.
Notre bateau reste un moment à proximité du volcan qui vomit ses cendres et ses blocs; nous sommes tous sbjugués par ce spectacle unique. La Terre est vivante, fumante...



Le bateau se rappoche de l'île. Nous décidons de faire un petit plongeon dans la mer chaude avant le déjeuner.
Le sable est noir. Quelques pieres de ponces flottent sur la mer. Patrick trouve un super coquillage.
Après le repas, nous débarquons sur l'île déserte. La végètation l'a bien reconquise. L'entrée du parc est libre.
Nous marchons dans un sentiers au milieu d'une végétation recouverte de cendres. Nous arrivons dans un espace ouvert parsemé de scories. La pente se redresse. Nous apercevons encore le nuage de cendres qui s'élève du volcan.


La pente est rude mais peu impressionante. Nous atteigons rapidement la crête précédant le cône du volcan. Nous pouvons profiter de cet endroit unique attendant une explosion qui tarde à venir.

Après quelques explosions nous redescendons et laissons ce volcan derrière nous. Nous allons camper sur l'île de Rakata face au Krakatau. Durnat le repas du soir nous apercevrons le feu de l'explosion, mais c'était un peu furtif.
La nuit sera encore courte, surtout que nous attendons quelques lueurs rouges. Nous aurons le bonheur d'en apercevoir. Nous ferons une nuit volcanique...sans douter de ce qui nous attend pour le lendemain...



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